
Bilan d’Orientation, bilan de Compétences pour une personne autiste, ou TSA
Est-ce que je vais mener un bilan d’orientation ou de compétences différent avec une personne autiste par rapport à une personne non-autiste? La réponse est non.
Est-ce que je vais mener un bilan d’orientation ou compétences différemment avec une personne autiste par rapport à une personne non autiste? La réponse est oui.
Qu’est ce qui change? Et bien c’est l’attention portée à des façons d’être et de faire différentes. Que ce soit pendant le bilan, ou lors des discussions sur l’expérience professionnelle ou scolaire, je vais faire particulièrement attention à plusieurs choses, comme:
- La communication:
- Certaines personnes autistes seront très à l’aise en visio, et d’autres non –> je m’adapte. Ne pas mettre la caméra ou rester seulement au téléphone ne me pose aucun problème.
- Très souvent, il est nécessaire de planifier une interaction: une réunion, une visio, un coup de téléphone sont arrangés au préalable par écrit.
- Etc etc, encore une fois, je m’adapte, et je m’adapte si l’on découvre des besoins au fur et à mesure –> quand une personne diagnostiquée sur le tard arrive en bilan, il n’est pas rare qu’elle ait adopté des adaptations qui ont pu l’aider, mais qui à la longue provoquent beaucoup d’usure et de fatigabilité.


- Les particularités sensorielles
- Venez en bilan comme vous êtes bien: en lunettes de soleil, en casque anti-bruit, avec les vêtements qui fonctionnent, je sais différencier les moments dédiés au bilan des moment “pro”, et je vous fais confiance sur votre capacité à faire face au bon moment à un contexte différent que le “cocon” du bilan. Si c’est compliqué, je vous accompagne!
- Le besoin de prédictibilité/gestion de l’implicite:
- Autant que possible, j’essaie de déminer les séances, d’expliquer ce que l’on va faire ensemble: le travail à fournir avant, ce qu’on va faire pendant
- J’essaie d’expliciter autant que possible le format de la réunion, les attendus, et comme je ne suis pas infaillible je répète jusqu’à ce que mes propos soient suffisamment explicites


- Autodétermination:
- Je sais la difficulté à l’initiation d’une tâche et la frustration de savoir que l’on peut le faire, mais qu’on arrive pas à le faire. Pas de problème, je vous aide sur le démarrage et je vous laisse faire dès que vous vous en sentez capable, et je n’interviens plus.
- Mon objectif est votre autonomie!
Ce qui ne change pas? Je crois bien que si j’ai quelque chose à dire, et bien je le dis 😉
Le sel de l’histoire, c’est que je vais conduire exactement la même démarche d’individualisation avec une personne non autiste, elle aura aussi bien sûr des particularités mais sans doute moins nombreuses, et sans doute moins intenses, ou exprimées différemment.
N’est-il pas toujours agréable, qui que nous soyons, et quelles que soient nos particularités, que notre altérité soit accueillie, simplement?
NB: j’aurai pu faire, et je le ferai peut-être, le même article pour le TDAH. J’aurais pu parler de fatigabilité (comme ici d’ailleurs), de difficulté à rester attentif sur deux heures, des problématiques d’impulsivité qui peuvent vous mettre en situation délicate etc… Tout ça pour dire que les co-morbidités quand on est TSA sont réelles, et qu’elles seront également accueillies.

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